SILVER TRAVIS: Traveler (2019)
Un vrai délice que ce "Traveler ", troisième album de Silver Travis en hommage à deux disparus : Steve "Guitar" Harvey, guitariste et compositeur de Silver Travis à la naissance du groupe en 1981, ainsi qu'à Stuart Swanlund, guitariste émérite de The Lightnin' West Band, Marshall Tucker Band, The Tone Generators, qui nous a quittés en 2012. Le Silver Travis Band a légèrement remanié son line-up depuis leurs premiers albums "One Monkey Don't Spoil The Show" (2005) et "Take The High Road" (2008) : Daniel Jackson (guitare/chant), et Carey Upton (claviers/chant), épaulent maintenant les membres fondateurs Randall Calvert (guitare solo/chant), Joey Parrish (basse), Mike Satterfield (batterie), avec une pensée pour leur grand chanteur Rick Cash qui n'est plus de la fête. Bref, il y a de sacrément bons morceaux sur cet album, emmitonnés dans une production énorme, œuvre des deux pointures le bassiste Tim Lawter et le guitariste Rusty Milner, ex-Marshall Tucker Band. Ça fume d'entrée par le swampy "Spirits In The Hills" de la même trempe musicalement que Beau Weevils le groupe actuel de Charlie Daniels. En suivant pour adoucir l'atmosphère arrive "Sweet Carolina" signé Daniel Jackson aux effluves Marshall Tucker Band. La musique ensuite prend une tournure un tantinet Americana sur les titres "Stop Running" et "Can't Stand The Rain". Après surgit du très bon rock sudiste qui souffle fort avec des guitares éclatantes qui s'en donnent à cœur joie sur les titres "You Lie", "Waitin On My Ride" et "Lesson Learned", puis l’indispensable avec "Long Gone", composition du regretté Steve Harvey avec effets Marshall Tucker. On poursuit avec du boogie sudiste sur "Baby Blue" avec de sacrés coups de slide, mais le meilleur nous attend avec "Chain Gang" avec riffs à la Skynyrd à l'appui, qui a tout pour devenir un standard du rock sudiste, sûr qu'il va faire les beaux jours des radios US sudistes. Déjà chez nous il est programmé sur Sweet Home RBA et Dixie Rock par DJ Luc Brunot, ce "Chain Gang " dépeint leur DIR, ex-DDE/Direction Départementale de l’Équipement, mais là-bas en Caroline du Sud ce sont les taulards qui s’y collent sous un soleil de plomb. La féerie de ce grand album s'achève par le "roots" "Love Fades Away".
Jacques Dersigny